RÉSUMÉ
Objectif : la production de la patate douce, Ipomoea batatas (L.) Lam., reste confrontée à de nombreuses
contraintes surtout d’ordre biotique. Pour mieux faire face à ces contraintes, il est indispensable de les
connaitre avec précision et de les hiérarchiser.
Méthodologie et résultats : une enquête a été réalisée entre juillet 2012 et octobre 2016, auprès de 200
producteurs dans les cinq principales provinces de production de la patate douce au Burkina Faso (Gourma,
Kénédougou, Kouritenga, Nahouri, Sissili). Les résultats indiquent que pour les producteurs, les insectes
constituent la contrainte biotique majeure avec des perceptions variables d’une province à l’autre. Ainsi, le
charançon Cylas puncticollis est perçu comme le premier ravageur des feuilles dans le Nahouri (52,94%), le
Kouritenga et le Gourma (75,51%) alors que dans la Sissili et le Kénédougou, c’est plutôt l’espèce de mouche
blanche, Bemisia tabaci qui occupe cette position. Cependant, le charançon est perçu comme le ravageur le
plus important des tubercules dans toutes les provinces. Il est aussi considéré par au moins 50% des
répondants comme le principal ravageur des tiges. Les pratiques culturales sont caractérisées par une forte
application de fumure organique, de NPK et d’urée en fonction des zones. La rotation des cultures et
l’utilisation des insecticides chimiques sont citées comme méthodes de contrôle des principaux ennemis de la
patate douce.
Conclusion et application des résultats : cette étude montre que les producteurs ont une bonne connaissance
des contraintes biotiques liées à la production de la patate. Ce qui est de nature à faciliter la mise au point de
stratégies participatives et efficaces de gestion durable du charançon au Burkina Faso. Les résultats
alimenteront les réseaux d’encadrement des producteurs et serviront à mieux définir la stratégie nationale de
développement de la filière.